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Des Indes à la Martinique

"L'abolition de l'esclavage et ses suites." (Ou pourquoi les planteurs martiniquais font appel à l'immigration indienne.) suivi de "Une immigration encadrée, un engagement libre, en principe, mais d'énormes difficultés d'intégration."

L'abolition de l'esclavage et ses suites

Groupe d'indiens devant leur case
Une histoire de bras! Le bras armé de l'aventurier et du soldat pour conquérir la terre. Le bras de l'engagé 'volontaire' européen pour défricher et mettre en culture. Le bras de l'esclave africain pour travailler la canne. Le bras de l'engagé 'volontaire' indien pour concurrencer le bras de l'esclave affranchi désormais trop cher.

Difficultés d'intégration des indiens en Martinique

Prêtre indien à Trinidad
Une immigration encadrée, un engagement libre, en principe, mais d'énormes difficultés d'intégration. Ou comment des indiens jetés dans le chaudron d'une société postrévolutionnaire, post-esclavagiste, et secouée par des troubles politiques et raciaux, ont du mal à se faire une place au soleil.

Réaction et lobbying des planteurs face au projet d'abolition de l'esclavage

"Pendant longtemps les adversaires de l'abolition de l'esclavage n'ont cessé d'avertir ses partisans sur les risques que ferait peser une telle mesure sur l'économie des colonies. Il n'est pas un seul colon, il n'est pas un seul partisan de l'esclavage, qui n'ait annoncé, avec une conviction profonde, que l'émancipation produirait trois résultats :

1. La cessation du travail et la ruine complète des colonies ;
2. Le retour des noirs à la barbarie par la paresse ;
3. Le pillage et les meurtres."

(Augustin Cochin 1861)

Les coulis indiens ne subissent pas le fouet, mais ...

Les coulis indiens ne subissent pas le fouet. Un salaire leur est versé. Familles et amis ne sont pas séparés. Mais pour le reste, leurs conditions de vie sont étonnamment proches de celles des anciens esclaves.

Le même temps de travail, d'abord. Six jours par semaine. Et à peu de choses près le même ordinaire.

Voici le descriptif des décrets fixant, à la veille de l'abolition, les minimums de nourriture et d'effets que les propriétaires doivent fournir à leurs esclaves. (A comparer avec le traitement des Indiens décrit plus haut)

"S'il fallut une loi (18 juillet 1845, art. 1er), une ordonnance (5 juin 1846), une circulaire du ministre (13 juin 1846) et des arrêtés des gouverneurs (octobre 1846) pour régler que le maître devait à son esclave par semaine, six livres de farine de manioc et un kilo et demi de morue et de viande salée (art. 1er), et deux chemises, un pantalon, une veste et un chapeau tous les six mois (art. 7), c'est apparemment que l'ordinaire de la nourriture et du vêtement demeurait presque partout au-dessous de ces modestes proportions."

Augustin Cochin 1861