• Campement d'indiens Taïnos

    Campement d'indiens Taïnos

Culture Pré-Colombienne

Choc des civilisations : les habitants amérindiens de la Martinique sont décimés quelques années après l'arrivée des colons. Leur culture orale ayant disparue avec eux, nous ne les connaissions qu'à travers les récits des chroniqueurs européens des premiers temps de la colonisation. Aujourd'hui l'archéologie nous apporte de nouveaux éléments.

Peuplement amérindien

Des populations nomades en provenance d'Amazonie ont peut-être pris contact avec l'île entre 5000 et 2000 ans avant J-C. Mais ces pêcheurs cueilleurs n'ayant laissé aucune trace, la datation est délicate. Les preuves archéologiques d'une présence sur l'île ne remontent, elles, qu'au début de l'ère chrétienne. A cette époque, des indiens Arawaks s'installent à proximité de la montagne Pelée au nord de la Martinique (site du Vivé). Pêcheurs Cueilleurs mais aussi agriculteurs, ils ont sans doute été attirés par la fertilité de cette zone volcanique. Plus tard, de 800 à 1600 ans après J-C, une deuxième vague de peuplement colonise le sud de l'île (site du Diamant). Colportant pendant longtemps la vision des premiers chroniqueurs, les historiens ont opposé ces deux populations. Gentils Arawaks "mangeurs de farine" d'un côté, méchants Caraïbes cannibales de l'autre. Ces derniers exterminant et dégustant les premiers. Aujourd'hui, les progrès de l'archéologie, de la linguistique et de l'anthropologie infirment cette thèse. Nous savons désormais, que ces peuples n'étaient pas si éloignés l'un de l'autre. Provenant tous deux d'Amazonie, leurs langues sont proches, leur mode de vie également. Nous savons aussi, et surtout, que les premiers récits les décrivant, même s'ils ne manquent pas d'intérêt, sont le fait d'européens souvent religieux dont les écrits serviront à justifier l'extermination d'un peuple.

Les sites pré-colombiens

Plusieurs sites mis à jour récemment en Martinique ont livré de nombreux enseignements aux archéologues. Mais beaucoup reste à faire. Des zones d'ombre importantes subsistent, notamment sur l'histoire de l'île entre les deux vagues de peuplement.

Le Vivé : Ancien site d'habitation daté de 300 après J-C sur la commune du Lorrain au nord de l'île.

Plage de Dizac : Ancien site d'habitation daté de 800 après J-C sur la commune du Diamant au sud de l'île.

Forêt de Montravail : Roches gravées de pétroglyphes sur la commune de Sainte-Luce au sud de l'île.

Anse Trabaud : Ancien site d'habitation daté de 1600 après J-C sur la commune de Sainte-Anne au sud de l'île.

Quartier Paquemar : Ancien site amérindien habité jusque vers 1700, à 5 km au sud de la commune du Vauclin.

Musée d'Archéologie et de Préhistoire

Créé en 1971, le musée départemental d'archéologie et de préhistoire se consacre à l'histoire amérindienne de l'île. Sa collection de 1500 pièces issues des fouilles archéologiques et de collections privées en font le plus riche musée d'archéologie des Petites-Antilles.

Ouvert le lundi de 13h à 17h, du mardi au vendredi de 8H à 17H00, et le samedi de 9H à 12H. 9 rue de la liberté, 97200 Fort de France. Tel : 05 96 71 57 05. Entrée : adultes 3,5 €.

Chronologie

5000 à 0 avant J-C : Premiers contacts avec des populations nomades d'Amazonie.

300 après J-C : Des Arawaks s'établissent au nord de l'île. (Site du Vivé).

800 à 1600 : Deuxième vague de population amazonienne. (Site de Montravail, du Diamant et de l'Anse Trabaud).

1500 à 1630 : Premiers contacts avec les européens.

1635 : Arrivée des français. Guerre larvée contre les colons.

1645 : Environ 3000, les indiens reculent devant l'avancée française et se retirent sur la presqu'île de la Caravelle.

1660 : A de rares exceptions, les derniers indiens sont exterminés ou contraints de fuir vers la Dominique et Saint-Vincent.