• Vue de Fort de France

Histoire de Fort de France

Avant de récupérer l'héritage de saint-Pierre détruite en 1902 par l'éruption du Mont-Pelé, Fort de France est essentiellement une ville administrative et de garnison. Au cours du XXème siècle, elle s'étend rapidement et regroupe aujourd'hui plus du tiers de la population de l'île.

Un site stratégique ...

Les premiers colons débarquent au nord de la côte caraïbe et fondent la ville de Saint-Pierre en 1635. Alors que marins et flibustiers des nations européennes s'affrontent dans la Mer des Antilles pour le contrôle des routes commerciales vers le nouveau monde, ils songent à leur défense. Ouvert à tous vents, le site de Saint-Pierre se révèle difficile à protéger et peu sûr pour les navires au mouillage. Du Parquet, futur gouverneur de l'île, part à la recherche d'un nouvel emplacement. L'intérêt stratégique de la baie de Fort de France, vaste et bien protégée, ne lui échappe pas. ici, les bateaux seront à l'abri.

... mais inhospitalier

En 1638 un fortin est érigé sur la rive. Un petit bourg s'agglomère lentement sous ses remparts, freiné dans son expansion par la nature marécageuse du site, inhospitalière et propice aux fièvres.

Assainissement et fortification

Le marquis de Bass, premier gouverneur général des Antilles décide alors, de créer une ville auprès du "Fort-Royal". Le comte de Blénac est chargé de dessiner le plan de la cité et d'achever les travaux de fortification. La ville se développe et gagne progressivement sur la mangrove.

Capitale politique et militaire

Dès 1681, Fort-Royal se voit élevé au rang de chef-lieu de la Martinique et des Antilles Françaises, au détriment de Saint-Pierre. La ville joue désormais le rôle de capitale administrative, militaire et politique.

Un essor entravé par la concurrence du port de Saint-Pierre ... et les catastrophes naturelles

Pourtant, le poumon économique de l'île reste Saint-Pierre, dont le port de plus en plus actif concentre l'essentiel des échanges vers l'extérieur. Fort-Royal a beau s'agrandir et s'assainir, après l'assèchement de ses marécages, la ville ne compte en 1750 que 4000 habitants, contre 15000 à Saint-Pierre. Et la nature n'est pas tendre avec eux. 1724 : inondation. 1762 : Epidémie de fièvre jaune. 1766 : Cyclone. 1771 : Tremblement de terre.

la guerre de Sept Ans, la révolution ...

En 1762, les anglais débarquent sur l'île et prennent position sur les hauteurs au nord de la ville. Joli point de vue et plate-forme efficace, surplombant les défenses, pour bombarder soldats et habitants. L'attaque est un succès, et la ville est occupée. Rendue à la France 9 mois plus tard par le Traité de Paris, Fort-Royal sera de nouveau investie par les anglais en 1794, à la faveur des luttes intestines entre royalistes et patriotes. L'occupation dure 8 ans.

puis au XIXème siècle, de nouveaux cataclysmes

Renommée Fort de France par décret de Napoléon en 1801, la ville continue d'être la proie de catastrophes dévastatrices. Tremblement de terre en 1839. Incendie de 1890 qui détruit entièrement la ville et ses maisons en bois. Cyclone de 1891.

1902 catastrophe de Saint-Pierre et essor de la ville

L'entrée dans le XXème siècle est marquée par l'anéantissement de Saint-Pierre, rasé par l'éruption du Mont-Pelé. Fort de France désormais seule ville de l'île recueille l'héritage commercial de son ancienne rivale. Sa population s'accroît soudainement avec l'arrivée de 6000 réfugiés des communes du nord de l'île pour qui seront construits de nouveaux quartiers (Dillon, Terres-Sainville...)

Exode rural

Cumulant toutes les fonctions, politiques, commerciales, administratives, de l'île, la ville poursuit son développement et dépasse les 50000 habitants au début des années cinquante. Commence alors, un exode rural massif. Les campagnes se vident, et Fort de France à l'étroit doit de nouveau s'agrandir. En 15 ans à peine, la population double.

En savoir plus

Victoire du Rhum 1674 racontée par le Père Labat.

Tonneaux de rhum En 1674, l'amiral hollandais Ruyter tente de s'emparer de Fort-de-France. Lancés à l'assaut des fortifications ses soldats sont vite confrontés à un cruel dilemme ...

Le grand incendie de 1890

Fête de bienfaisance en métropole pour les sinistrés Dimanche 22 juin 1890, le feu prend dans une maison de la rue Blénac en plein centre-ville. Très vite les flammes s’étendent aux maisons voisines, aidées par une chaleur étouffante et un matériau de construction très inflammable : le bois. Malgré les efforts de la population et de l’armée, une grande partie de la ville est réduite en cendres. La plupart de ses monuments emblématiques, tels que la bibliothèque Schoelcher et la cathédrale Saint-Louis disparaissent dans l’incendie.

Chronologie

1638 : Les premiers colons construisent un fortin.

1674 : "Victoire du Rhum". Louis XIV ordonne la création d'un vrai fort. Fort-Royal.

1676 : Le marquis de Baas décide de bâtir une ville sous la protection du fort.

1681 : Saint-Pierre perd son rôle de capitale au profit de Fort-Royal.

1724 : Inondation.

1762 : Fort-Royal tombe aux mains des anglais. Epidémie de fièvre jaune.

1766 : Cyclone.

1771 : Tremblement de terre.

1794 : Fort-Royal est de nouveau occupé par les anglais jusqu'en 1802.

1801 : Par décret de Bonaparte, la ville perd son nom de Fort-Royal pour celui de Fort de France.

1839 : Tremblement de terre.

1890 : Un incendie dévaste entièrement la ville.

1891 : Cyclone.

1903 : Cyclone.

Aimé Césaire

Né à Basse-Pointe en 1913, Aimé Césaire quitte la Martinique en 1931 pour effectuer des études à Paris. Il y rencontre Léopold Sédar Senghor. Ensemble, ils fondent la revue "L'étudiant Noir", dans laquelle ils développent le concept de négritude. De retour sur l'île en 1939, il enseigne au lycée Schoelcher et publie la revue "Tropiques". Elu maire de Fort de France en 1945, puis député communiste, il est rapporteur de la loi de départementalisation de 1946. Il rompt avec le PC en 1956, puis fonde le Parti Progressiste Martiniquais en 1958. Maire de la ville pendant plus de 40 ans, il fit face aux problèmes urbanistiques consécutifs au doublement de la population. Admiré ou contesté pour son action politique, l'influence de son oeuvre sur la littérature antillaise et africaine francophone est incontestable. Il meurt à Fort de France, le 17 avril 2008.

Carte Fort-de-France

Fort-de-France