• Fête de bienfaisance en métropole pour les sinistrés
  • Intérieur de la cathédrale après l'incendie

Le grand incendie de 1890

Dimanche 22 juin 1890, le feu prend dans une maison de la rue Blénac en plein centre-ville. Très vite les flammes s’étendent aux maisons voisines, aidées par une chaleur étouffante et un matériau de construction très inflammable : le bois. Malgré les efforts de la population et de l’armée, une grande partie de la ville est réduite en cendres. La plupart de ses monuments emblématiques, tels que la bibliothèque Schoelcher et la cathédrale Saint-Louis disparaissent dans l’incendie.

Le 22 juin 1890, des enfants jouent avec des allumettes …

D’après l’enquête diligentée pour connaître les raisons du désastre, le feu serait parti d’une petite case de la rue Blénac où des enfants laissés sans surveillance se seraient amusés à craquer des allumettes. Gagnant l’ossature de la maison et trouvant dans les charpentes et façades en bois un terrain propice à l’expansion, les flammes s’étendent rapidement aux maisons voisines et dans un maelstrom de feu et de chaleur dévorent en les remontant implacablement les artères du centre de Fort de France. Le bois des bâtisses longtemps desséchés par le soleil s’enflamme à distance sous l’effet de la chaleur et le feu saute de rue en rue, compliquant considérablement les efforts des sauveteurs.

Une ville en bois et des secours impuissants

Plusieurs fois ravagée par des tremblements de terre, dont le dernier en 1839 restait dans toutes les mémoires, la ville de Fort de France avait été relevée progressivement par la construction de maisons édifiées essentiellement en bois, et non plus en pierre, pour mieux résister pensez-t-on au prochain séisme. Un choix qui ne fut pas sans conséquences le jour de la catastrophe. Face au développement rapide de l’incendie, les efforts de la population et de l’infanterie de marine restent vains. D’autant que le vent attise les flammes et que les moyens d’extinction manquent. La ville ne possède que six petites pompes anti-incendie. Appelé à l’aide, la ville de Saint-Pierre envoie par bateau une compagnie se sapeurs-pompiers, mais à leur arrivée l’essentiel de Fort de France a déjà brûlé. Pour sauver les rares quartiers épargnés, décision est prise de créer des sortes de coupe-feu en faisant sauter à l’explosif des pâtés de maisons entiers.

Des dégâts considérables atténués par une aide internationale

En quelques heures les rues du centre-ville sont dévastées. La rue Blénac, les rues Victor Hugo, Isambert, Sainte-Catherine, Saint-Louis … ne sont plus. Du grand marché ne reste plus qu’une carcasse branlante, et la cathédrale Saint-Louis tout comme la bibliothèque Schoelcher ont tout simplement disparues du paysage, ainsi que les commerces et les usines implantées en bord de mer. Les dégâts immenses sont chiffrés à plus de 20 millions de francs de l’époque.

La nouvelle du terrible incendie parvient rapidement dans les îles voisines et en métropole. Un mouvement spontané de solidarité se met en place et de nombreux dons affluent en Martinique. Dons qui permettront en partie de reconstruire la ville et de relever ses monuments.

Carte Fort-de-France

Fort-de-France